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Articles Par Mois

3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 11:00

Après le succès de Robin Hood, la BBC s'est lancée dans une nouvelle série familiale qui raconte les années de formation de Merlin (nous sommes dans l'ère post-Harry Potter). Au moins, la série ne souffre pas de la comparaison avec la moyenne de ce qui est produit aux USA, tant du point de vue des effets spéciaux, de la réalisation – malgré quelques plans de coupe paresseux – que de l'interprétation (retrouver Anthony Head en Uther Pendragon est un plaisir). Pour ce qui est de l'écriture, comme pour beaucoup de séries anglaises, le résultat est comparable avec le niveau "moyen supérieur" américain, ce qui est un compliment. Le décors en revanche est largement supérieur à tous ce que les américains ont tenté en matière de fantasy à la télévision (peut-être parce que Camelot est l'authentique chateau de Pierrefonds… qui se trouve en France).

Malgré tout le bien que je pense des scénariste de télé anglais, j'attend encore de voir une série anglaise populaire récente qui serait aussi bien écrite, aussi audacieuse, aussi personnelle que le meilleur de la production américaine actuelle. Personnellement, je ne suis pas convaincu par Dr Who (je parle de la version moderne) ni par Robin Hood qui, malgré leur qualités indéniables, manquent toutes les deux de la profondeur que possèdent les personnages des grandes séries américaines populaires de ces dernières années (Galactica, Lost, House…).

Merlin (dont les scénaristes ont collaboré à Dr Who) a l'avantage sur Robin Hood de bénéficier d'une plus grande cohérence d'écriture, et il est visible dès le premier épisode que les auteurs ont un plan pour leurs personnages. Cependant, il n'en reste pas moins que les intrigues et surtout la construction ont quelque chose d'un peu… comment dire… vieillots… Il y manque cette capacité à prendre le spectateur à contre-pied, à donner une nouvelle fraîcheur à des archétypes qu'on croyait exploré de fond en comble, et à accorder une profondeur aux "méchants", qui est caractéristique des bons scénaristes populaires américains (ou anglais… lorsqu'ils travaillent aux USA). Cela dit, attendons de voir si l'écriture évolue – je n'ai pour l'instant vu que les deux premiers épisodes.

Mais je ne boude pas mon plaisir qui est réel, et j'ai l'impression que je resterai accroché plus longtemps sur Merlin que sur bien des séries américaines lancées cette année (Fringe par exemple). Et si en France, nous étions capable de faire aussi bien que les Anglais en matière de narration populaire à la télévision, ce ne serait déjà pas mal. Avant de vouloir copier les Sopranos, Grey's Anatomy, CSI ou The Shield, (mais sans showrunner digne de ce nom pour tenir la barre) les dirigeants de chaîne pourrait avoir la sagesse des Anglais : reprendre les séries populaires dont les héros ont conservé une certaine attraction auprès du public (Arsène Lupin, Vidocq) les remettre au goût du jour pour la télévision, au lieu de les laisser aux réalisateurs de cinéma qui les saccagent avec des adaptations aussi infidèles – ce qui serait pardonnable – que ridicules – ce qui ne l'est pas – (je met à part l'adaptation des Brigades du Tigre qui respecte son contrat et n'a pas eu l'audience qu'elle méritait – les précédentes déceptions avaient usé la patience du public – mais qui aurait certainement mieux fonctionné auprès du public si elle avait été présenté comme un prestigieux pilote de série…).

Partir de notre fond cuturel national et obliger les jeunes scénaristes d'aujourd'hui à se mesurer à leurs aîné plutôt que de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, permettrait de former des équipes de scénaristes solides et, dans un deuxième temps, de lancer de nouveaux projets, plus novateurs, avec de vrais showrunners (c'est à dire des scénaristes expérimentés – et surtout visionnaires) en charge de l'écriture…

Désolé… Avoir vu Merlin m'a fait croire un instant aux contes de fée.
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