2 octobre 2008
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11:00
J'ai découvert Lewis Trondheim avec la BD Slaloms, dans sa version noir et blanc éditée par l'Association. Si je puis comprendre la raison qui a pu pousser Trondheim à en faire le "remake" pour Dargaud (son personnage de Lapinot étant à cette époque largement développé dans cette collection, il était cohérent que les lecteurs de celle-ci bénéficient de cet épisode), et compatir aux difficultés que cela a pu représenter, je préfère néanmoins l'originale, aujourd'hui indisponible (ou alors à des prix déraisonnables). D'abord le "rythme" et la fluidité du récit me semblent supérieurs. Ensuite je trouve le noir et blanc plus convaincant pour raconter cette histoire de sports d'hiver, de peur et d'amitié. La simplicité apparente de l'histoire s'adapte d'ailleurs bien mieux à ce format – ce qui a fait croire, à tort, à ceux qui ont lu la version redessinée que Lewis Trondheim ne maîtrisait pas encore la narration à cette époque. C'est faux (Slaloms est parfaitement maîtrisé du point de vue de la construction – c'est juste que son choix est résolument antidramatique). Néanmoins, la version de Dargaud est assez bonne pour celui qui n'a pas lu l'originale et offre au moins l'avantage d'être à un prix abordable.
Le seul défaut de Trondheim, présent durant presque toute la série des Lapinots, ce sont ses maladresses de syntaxe qui rendent patauds certains dialogues. Un petit peu mieux écrits (et sans fautes de grammaire), ils auraient parus plus naturels et certaines répliques seraient plus efficaces. Dommage qu'il soit nécessaire de passer ce petit défaut pour apprécier à sa juste valeur l'immense talent de narrateur de Trondheim (qui s'exprime entre autre par sa capacité en tant que dessinateur à articuler les cases avec fluidité sans se priver de faire des audaces de cadrage).
Si le premier vrai Lapinot publié fut Lapinot et la carottes de Patagonie (suivi de Mildiou) Slaloms amorce la thématique de ce que sera la série paire des Lapinots (qu'on peut appeler les Lapinots "réguliers"). Les numéros impairs (qu'on peut appeler les Lapinots "parallèles") sont des variations qui transportent Lapinot dans des univers marqués : Western, Lovecraft, Spirou… à l'exception de la Couleur de l'Enfer, qui relie directement les deux tendances sous la forme… d'un rendez-vous manqué du lapinot "régulier" avec la SF).
Il ne faudrait pas croire qu'il s'agit de deux séries distinctes. Les deux variantes des aventures de lapinot (la régulière et la parallèle) sont indissolublement liées - au moins par des références en début et fin de tome aux numéros qui les encadrent, mais aussi par l'impression grandissante que les aventures "parallèles" de Lapinot ont des résonnances avec celles de la série règulière, comme s'ils en constituaient une sorte de commentaire - à moins que ce ne soit l'inverse.
Slaloms amorce ce qui fait le cœur de la série des lapinots : l'histoire d'un passage – celui de la trentaine – et ébauche un sentiment mainte fois ressenti dans la série : l'aventure et ses promesses échappe aux personnage, pour être grignotée par la vie quotidienne. Ici, c'est la présence d'un loup, jamais confronté, qui apporte une note d'inquiétude et un contrepoint dramatique à un séjour entre copains – presques – insouciants.
Tient ça me donne envie de relire bientôt toute la série d'une traite. Je pense que j'en reparlerai.
Le seul défaut de Trondheim, présent durant presque toute la série des Lapinots, ce sont ses maladresses de syntaxe qui rendent patauds certains dialogues. Un petit peu mieux écrits (et sans fautes de grammaire), ils auraient parus plus naturels et certaines répliques seraient plus efficaces. Dommage qu'il soit nécessaire de passer ce petit défaut pour apprécier à sa juste valeur l'immense talent de narrateur de Trondheim (qui s'exprime entre autre par sa capacité en tant que dessinateur à articuler les cases avec fluidité sans se priver de faire des audaces de cadrage).
Si le premier vrai Lapinot publié fut Lapinot et la carottes de Patagonie (suivi de Mildiou) Slaloms amorce la thématique de ce que sera la série paire des Lapinots (qu'on peut appeler les Lapinots "réguliers"). Les numéros impairs (qu'on peut appeler les Lapinots "parallèles") sont des variations qui transportent Lapinot dans des univers marqués : Western, Lovecraft, Spirou… à l'exception de la Couleur de l'Enfer, qui relie directement les deux tendances sous la forme… d'un rendez-vous manqué du lapinot "régulier" avec la SF).
Il ne faudrait pas croire qu'il s'agit de deux séries distinctes. Les deux variantes des aventures de lapinot (la régulière et la parallèle) sont indissolublement liées - au moins par des références en début et fin de tome aux numéros qui les encadrent, mais aussi par l'impression grandissante que les aventures "parallèles" de Lapinot ont des résonnances avec celles de la série règulière, comme s'ils en constituaient une sorte de commentaire - à moins que ce ne soit l'inverse.
Slaloms amorce ce qui fait le cœur de la série des lapinots : l'histoire d'un passage – celui de la trentaine – et ébauche un sentiment mainte fois ressenti dans la série : l'aventure et ses promesses échappe aux personnage, pour être grignotée par la vie quotidienne. Ici, c'est la présence d'un loup, jamais confronté, qui apporte une note d'inquiétude et un contrepoint dramatique à un séjour entre copains – presques – insouciants.
Tient ça me donne envie de relire bientôt toute la série d'une traite. Je pense que j'en reparlerai.